VESCE COMMUNE
De la famille des fabacées, la vesce commune est une annuelle qui est détruite par l’hiver. Pour sa facilité d’utilisation, c’est celle qu’on retrouve désormais dans les mélanges Vitali-T. La vesce velue, quant à elle, est une bisannuelle qui peut parfois survivre à l’hiver, lorsqu’elle est implantée tôt. Comme plante de saison, elle peut également avoir une reprise si elle est fauchée.
Préférant les sols sablonneux, la vesce commune peut tolérer la sécheresse une fois bien implantée. Semée en mélange avec une graminée ou une crucifère, et combinée à une application de lisier, sa croissance pourrait se voir limiter par les autres espèces. Alors que sa biomasse aérienne peut tromper l’oeil, les racines de la vesce se développent rapidement et méritent d’être déterrées pour en apprécier leurs potentiels. Il s’agit assurément d’un de mes coups de coeur de l’été!
TRÈFLE INCARNAT
Le trèfle incarnat est une plante bisannuelle, mais qui agit plus fréquemment comme une annuelle dans nos conditions. Sa destruction sera rarement nécessaire le printemps suivant. Il sera préféré aux trèfles vivaces pour les semis d’automne, car son établissement est plus rapide.
Bien que ce ne soit pas l’idéal, le trèfle incarnat tolère mieux le semis à la volée que les autres variétés. Son port plutôt rampant n’en fait pas un champion de la biomasse aérienne. Son apport en azote est estimé approximativement à 50 unités et n’en est pas pour autant compromis. Son système racinaire étant beaucoup plus fin que les autres légumineuses, il les complémente bien.
AVOINE
Bien que toutes les céréales de printemps puissent être utilisées, l’avoine a l’avantage de tolérer un pH plus acide et un sol plus humide. Son établissement rapide permet un certain contrôle des mauvaises herbes et de l’érosion.
Ayant un port dressé qui ne couvre pas une large surface, il est recommandé d’augmenter le semis si la saison de croissance est courte. Plus elle gagne en maturité dans la saison, plus sa teneur en carbone
augmente, ce qui aura pour effet de contribuer à augmenter la matière organique stable.
RAYGRASS ANNUEL
Le raygrass possède un système racinaire très dense et fibreux reconnu pour ses effets bénéfiques sur la structure du sol. L’avantage de son système racinaire dense peut également devenir un inconvénient lors de la préparation du lit de semence au printemps. Le raygrass est une graminée qui aime l’azote et nécessite d’être fertilisé pour obtenir son plein potentiel. Il limitera ainsi les pertes par lessivage et fera compétition aux mauvaises herbes qui aiment également l’azote. Le raygrass préfère les sols de texture fine à moyenne et nécessite de l’humidité pour une bonne implantation. Bien que le raygrass soit annuel, une fois bien implanté, il peut arriver qu’il survive à l’hiver. Une attention devra donc être portée au printemps.
En semis intercalaire dans le maïs, le raygrass tolère l’ombre et la compétition. Sa croissance est faible durant l’été et explose, après la récolte d’ensilage. Sa plus grande force est d’améliorer la capacité de portance du sol pour le passage de la machinerie l’automne lorsque les conditions de récolte ne sont pas toujours optimales.
MOUTARDE BLANCHE OU JAUNE
Plante qui croît en saison froide, la moutarde blanche peut atteindre 60 cm de hauteur à maturité. Elle résiste bien aux premières gelées malgré qu’elle ne survit pas à l’hiver. La moutarde est une option peu coûteuse, mais nécessite une fertilisation adéquate pour bien se développer. Celle-ci a une grande facilité de captation d’azote, elle valorise bien les applications de fumier d’automne. Sa floraison se produit 50 à 60 jours après le semis. Afin de veiller à ce qu’elle ne devienne pas problématique, il faut s’assurer de détruire la moutarde avant la montée en graines.
MOUTARDE BRUNE OU ORIENTALE
Ayant les mêmes caractéristiques agronomiques que la moutarde blanche, la moutarde brune est utilisée à titre de biofumigant. Riche en glucosinolates, lors de la décomposition, ce composé se transforme en
isothiocyanates, qui eux, sont volatiles et toxiques pour certains organismes du sol.
Afin de bien réussir ce processus, il faut tout de même respecter certaines règles. Incorporez lorsque la plante est en pleine floraison, car la teneur en glucosinolates diminue beaucoup lors de la montée en graine. Évitez les journées chaudes et ensoleillées et favorisez le matin ou le soir. L’effet fumigant diminue si l’incorporation se fait lorsque la température est inférieure à 100C. Un broyage fin lors de la destruction et une incorporation dans les 15 premiers centimètres immédiatement après le broyage sont nécessaires. Pour les producteurs maraîchers, l’irrigation peut être nécessaire en condition de sol sec. Finalement, afin d’exprimer son plein potentiel, l’incorporation doit se faire lorsqu’il y a présence de ravageurs.
PHACÉLIE
La phacélie est une plante très populaire en Europe, mais encore sous-utilisée en sol québécois, principalement dû à son prix et son utilisation parfois inadéquate. Il est nécessaire de porter attention à son semis. Étant une semence photosensible, elle ne germera pas si exposée à la lumière. Puisque sa germination est capricieuse et qu’il faut respecter une faible profondeur de semis, semer à la volée n’est pas recommandé. Il est également fortement suggéré de passer le rouleau avant ou après le semis pour raffermir le lit de semence. Ayant un départ plus lent durant les trois premières semaines, il faut éviter de la semer trop dense et en compétition avec d’autres espèces s’établissant rapidement. Toutefois, lorsqu’elle est établie, son feuillage abondant est compétitif et réprime les mauvaises herbes. Muni d’une racine à pivot, son système racinaire secondaire est très fin et développé dans les premiers centimètres de sol favorisant ainsi une bonne structure. Selon des tests réalisés cet automne, la phacélie se distingue par sa teneur la plus élevée en azote, à la suite d’une application de lisier. Possédant également la capacité ’absorber le potassium du sol pour le restituer à la culture l’année suivante, la phacélie est une excellente candidate pour le recyclage des éléments nutritifs. Elle est également considérée comme une plante nématicide et utile pour le contrôle des pucerons en attirant ses prédateurs. Excellente plante mellifère, sa floraison commence environ 8 semaines après le semis.